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Une nouvelle approche des plantes exotiques envahissantes


La CNATP 74 était présente à la conférence oganisée par la FNPHP (Fédération Nationale des Producteurs de l'Horticulture et des Pépinières des Savoie), "une nouvelle approche des plantes exotiques envahissantes", le 9 février dernier à Chambéry. 

C’est devant une assemblée importante et très intéressée que s’est déroulée cette rencontre. 

La conférence a débuté par un brillant exposé de Mr Olivier FILIPPI (pépinière Filippi-34). 

 

VOLET 1) Qu'est ce qu'une plante envahissante ?

Cette réflexion permet de recentrer les débats sur la définition d'une "plante envahissante" ? Et en quoi est-elle dangereuse pour la santé, la diversité, ou l’économie ?

En effet, depuis le 19ème siècle, environ 4000 espèces ont été introduites.  Seules 1400 se sont réellement implantées, 70 sont considérées comme invasives, et 2 représentent un danger pour la santé.

L’absence de consensus sur les classifications ajoute un doute sur la dangerosité potentielle des espèces. Les différents acteurs sont en effet en désaccord. Selon l’UICM (Union Internationale pour la Conservation de la Nature), 100% des plantes invasives sont dangereuses. D’après Richardson David Mark (écologue sud-africain), seulement 10% des plantes dites invasives représentent une menace. Enfin, selon une étude menée par Valery en 2008, 10% des plantes indigènes ou exotiques constituent un danger pour la santé, l’économie ou la biodiversité.

 

Mr Fillipi souhaite qu’une réflexion soit menée en prenant en compte plusieurs points :

  • le constat fait sur les phases d’expansion et de régression de certaines plantes
  • l’échelle spatiale : ce qui est invasif ici ne l’ai pas forcément ailleurs
  • l’échelle temporelle : depuis quand et pour combien de temps (le coquelicot fut par exemple une plante invasive avant d’être considérée comme indigène)

Il est important de se méfier de la médiatisation de cette problématique et des dérives trop alarmistes qui ne distinguent pas les plantes de leur impact sur l’environnement. Tout ce qui est exotique n’est pas forcément mauvais.

 

Il parait sage d’appliquer la règle des 10 % : sur 1000 espèces introduites, 100 s’implantent effectivement, 10 risquent d’être invasives et une seule pourrait être dangereuse.

 

Il faut rappeler à chaque professionnel que les espèces invasives ne se développent que dans un écosystème perturbé.

Les spécialistes des jardins et des espaces verts doivent tenir compte de la catégorisation des espèces envahissantes et se poser certaines questions avant utilisations :

  • La plante a-t-elle un impact négatif ?
  • Quels sont les milieux concernés ?
  • La plante peut-elle s’échapper du jardin ?
  • Quelle est la distance de dissémination ?
  • Est-ce une espèce spécialiste ou généraliste (lieu d’implantation) ?
  • Quels est sa connectivité écologique (milieu de propagation) ?
  • Quels sont ses aspects positifs ?
  • Quels sont les restrictions d’utilisation (partielle ou totale) ?

VOLET 2) Le cadre réglementaire

En France, pas moins de 3 ministères interviennent sur le sujet des plantes invasives :

Le ministère en charge de la santé, celui de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt, et enfin le ministère de l’environnement.

La lutte contre les invasions biologiques et les espèces exotiques envahissantes est spécifiquement inscrite dans la stratégie nationale pour la biodiversité 2011-2020, portée par le ministère de l’écologie, dont une des ambitions est de préserver la diversité biologique.

 

À ce titre, plusieurs étapes ont été misent en place :

  • Une consultation du public pour la production de la stratégie nationale de lutte contre les espèces exotiques envahissantes, du 19 décembre 2016 au 10 janvier 2017. Ce qui paraît un peu court.
  • La mise en application d’un plan d’actions régional.
  • L’établissement de listes thématiques (prévention, surveillance, maitrise, commercialisations, …)
  • La rédaction de plans nationaux de lutte et de guides de choix d’espèces et d’itinéraires techniques.

La loi santé n°2016/41 du 26 janvier 2016, a, par son article 57, créé un nouveau chapitre intitulé « Chapitre VIII, lutte contre les espèces végétales et animales nuisibles à la santé humaine ».

Il liste les espèces dont la prolifération représente une menace pour la santé et vise trois espèces d’ambroisie :

  • Ambrosia artemisifolia (Ambroise à feuille d’armoise)
  • Ambrosia psilostachya (Ambroise à épis lisses)
  • Ambrosia trifida (grande herbe à poux)

VOLET 3) La démarche interprofessionnelle

Un guide de bonne conduite (« Code de conduite plantes envahissantes ») a été rédigé par le comité de pilotage interprofessionnel. Ce livret définit les 7 engagements du professionnel :

  • Connaitre la réglementation relative aux plantes exotiques
  • Connaitre les listes (prévention, surveillance, maitrise, commercialisations)
  • Participer à la détection précoce des plantes exotiques envahissantes
  • Arrêter la production, la vente et l’utilisation des plantes exotiques envahissantes
  • Suivre les restrictions d’utilisation des plantes soumises à recommandations
  • Promouvoir l’utilisation de plantes de substitutions
  • Communiquer et diffuser de l’information sur les plantes exotiques envahissantes.

Plus d’informations et téléchargement du guide :  www.codeplantesenvahissantes.fr

VOLET 4) Présentation du réseau FREDON - FDGDON

FREDON-FDGDON est une fédération dédiée au sanitaire végétal, qui agit dans l’intérêt général en zone rurale comme urbaine. Elle a pour objet essentiel la protection de l’état sanitaire des végétaux et du patrimoine naturel. Elle agit contre les organismes nuisibles, les espèces exotiques envahissantes et les dangers sanitaires présents.

Aujourd’hui, FREDON-FDGDON répond aux besoins des professionnels et des particuliers, grâce à une offre de service de plus en plus variée, dont notamment :

  • Le diagnostic phytosanitaire des collectivités
  • Le plan de désherbage communal
  • Le conseil personnalisé aux agriculteurs
  • Des formations aux bonnes pratiques phytosanitaires
  • Des activités de laboratoire.

Plus d’informations sur leur site : www.fredonra.com

 

Un échange, poursuivit d’un débat, a clos cette conférence complète et innovante par son approche.


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